Objectif Olympus
M Zuiko 75mm 1.8

Je suis un grand fan de bokeh (flou d’arrière-plan). Probablement comme 99 % des photographes de la planète. Pour obtenir un joli bokeh, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte : l’appareil photo, son capteur et surtout l’objectif utilisé.

“Le bokeh s’explique par une faible profondeur de champ, mais son aspect plaisant ou non, dépend de la conception de l’objectif et plus précisément de la forme de son diaphragme. Ainsi, les objectifs à grande ouverture et disposant d’un diaphragme à lames arrondies et nombreuses (8 ou 9) permettent les plus beaux bokeh grâce à l’aspect bien rond des taches donné par le diaphragme et une transition plus franche avec la zone nette…

… Pour obtenir un bokeh satisfaisant, on utilise de préférence un objectif lumineux (avec une grande ouverture), un objectif macro (cet aspect est généralement très travaillé sur ces objectifs) ou un téléobjectif.” Source : Wikipédia

Certains objectifs sont réputés pour avoir un bokeh crémeux (doux). Souvent, ils sont assez coûteux en raison de leur(s) qualité(s) et leurs procédés de fabrication. Nikkor 200 f/2 (+/- 5000 €), Canon 135 f/2 (+/- 1100 €), Leica 50mm Noctilux f/0.95 (+/- 9000 €), etc.

Hier, j’ai reçu l’Olympus M Zuiko Digital 75mm 1.8 afin de le tester sur l’OM-D E-M1.

Découverte de la bête

L’emballage ne fait pas fantasmer. Rien de sexy. Une boîte bleu et blanc, très banale. L’intérieur est pire encore. Olympus fait simple, mais ne donne pas envie. Bref, l’important est le contenu ; et là, c’est une tout autre histoire. L’Olympus M Zuiko 75 mm 1.8 est magnifique dans sa robe gris métallique (il existe une version noire « série limitée » plus chère… ben tiens…). Le coco est assez imposant quand on le compare aux autres objectifs micro 4/3 du même fabricant.

Olympus M Zuiko 45mm 1.8 + Olympus M Zuiko 75mm 1.8

Je continue la découverte, je fouille, je cherche et point de pare-soleil à l’horizon. J’apprends ensuite que c’est une option… Ce n’est pas dramatique, mais c’est un peu mesquin et radin. Bref, passons.

C’est la première fois que je me trouve face à un objectif gris clair. C’est chouette, ça change, j’aime beaucoup ; même si on perd un peu en discrétion.

La lentille frontale est assez imposante (et c’est beau…). Il n’y a pas de bague de contrôle d’ouverture (f/…), juste de la bague de mise au point manuelle si l’envie vous en prenait. Cette dernière est très douce.

Cet Olympus M Zuiko 75mm 1.8, monté sur un appareil micro 4/3, comme l’OM-D E-M1 équivaut à un 150mm en format 24×36 (FF). Autant dire que lui et moi allons être très copains puisque j’affectionne particulièrement faire des portraits à la volée. C’est juste parfait !

N.B. Les images ci-dessous sont des JPG bruts (SOOC) et n’ont subi aucune amélioration.

Olympus OM-D E-M1 + 75mm 1.8
Olympus OM-D E-M1 + 75mm 1.8 @2.8, ISO 100, 1/6400, © Fred Frognier, K-pture
OM-D E-M1 + Olympus M Zuiko 75mm 1.8
OM-D E-M1 + 75mm 1.8 @f/1.8, ISO 100, 1/3200, © Fred Frognier, K-pture
OM-D E-M1 + 75mm 1.8
OM-D E-M1 + 75mm 1.8 @f/1.8, ISO 200, 1/5000, © Fred Frognier, K-pture
OM-D E-M1 + 75mm 1.8
OM-D E-M1 + 75mm 1.8 @f/1.8, ISO 200, 1/8000, © Fred Frognier, K-pture
OM-D E-M1 + 75mm 1.8
OM-D E-M1 + 75mm 1.8 © Fred Frognier, K-pture
OM-D E-M1 + 75mm 1.8
OM-D E-M1 + 75mm 1.8 © Fred Frognier, K-pture

Ce que j’aime

  • Son AF (Auto Focus) : Sans surprise, l’AF de ce 75 mm est très rapide et surtout très précis. Malgré un léger vent et de (très) petits sujets, l’AF n’a pas patiné une seule fois lors de cette première prise en main. Plutôt impressionnant.
  • Son bokeh : crémeux à souhait, uniforme et doux, c’est un rêve pour tous les amoureux du flou d’arrière-plan. N’oublions pas qu’il s’agit d’un bokeh de petit capteur. Purement et simplement excellent !
  • Sa qualité d’image : Ici encore, on atteint des sommets de « qualité ». C’est presque un sans fautes. À part de très légères aberrations chromatiques à pleine ouverte (f/1.8 – ce qui est normal), rien à signaler. Du très très haut niveau.
  • Son piqué : Mettez vos lunettes de soleil parce que ce 75 mm 1.8 pique de chez pique ! Et ce, dès la pleine ouverture. J’ai rarement vu un aussi bon piqué et une telle précision. Hallucinant !
  • Son look : Je l’ai dit plus haut, j’aime le fait qu’il soit gris. Ça change vraiment du combo tout noir et ça contraste bien avec l’OM-D E-M1. Après c’est une affaire de goûts. Sa forme est simple et la lentille frontale est vraiment impressionnante par rapport à la taille de l’objectif.
  • Sa prise en main : Rien à redire. C’est doux et ça respire la qualité. Le 75 mm ne déséquilibre pas l’OM-D E-M1 en raison de son poids. Il faudrait tester avec la poignée, mais je ne suis pas sûr que cela apporte un plus. Top qualité.

Ce que je n’aime pas

  • Son pare-soleil : C’est simple, il n’y en a pas. Ne pas fournir de pare-soleil avec un objectif considéré comme « haut de gamme » est une aberration. C’est vraiment mesquin et on est à la limite du foutage de gueule. Certes, c’est un détail, mais j’estime qu’avec un objectif de 850 €, on est en droit de recevoir un pare-soleil digne de ce nom.
  • Son prix : 850 €, c’est un budget (un sacré budget même). Mais compte tenu des énormes qualités de l’objectif, il les vaut pleinement.

Le mot de la fin

Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de tester une belle série d’objectifs photo. Certains ont été de véritables coups de cœur (Nikkor 85mm 1.4G, Fujinon 56 mm 1.2, Nikkor 35mm 1.4G) et d’autres de grosses déceptions (Nikkor 58mm 1.4G). Cet Olympus M Zuiko 75 mm 1.8 fait clairement partie de la première catégorie. C’est un énorme coup de cœur, au même titre que le 56 mm 1.2 Fujinon (avis perso) ! C’est un objectif plutôt destiné au portrait même s’il est capable de couvrir beaucoup de sujets. Coup de cœur parce que la finition/fabrication est impeccable, le piqué est un des meilleurs que j’ai pu voir, la qualité d’image est sublime, et tout ça pour 850 €. Il n’est sûrement pas parfait, mais il l’est à mes yeux. Un must have.